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Procès sur le massacre du 28 septembre : entre diversion, instruction, acharnement

Procès sur le massacre du 28 septembre : entre diversion, instruction, acharnement
0 commentaires, 15 - 12 - 2022, by admin

Le 13 décembre au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à Kaloum, Moussa Dadis Camara, ancien Président de la transition, poursuivi pour complicité de meurtre, séquestration, vol, pillages, entre autres, a perdu la voix à la barre face aux questions du tribunal et du parquet. L’audience a été renvoyée au 19 décembre pour la suite de l’interrogatoire.
Me Alpha Amadou DS Bah, avocat de la partie civile, accuse Dadis de jouer à la diversion. Il indique le fait que l’accusé invoque un complot ourdi contre lui, n’engage pas la partie civile. «L’important est que le moment venu, nous le ferons confronter aux preuves que nous avons. Nous attendons qu’il donne la vraie version des faits, qu’il assume sa responsabilité d’officier. Malheureusement, il s’est engagé dans la dénégation, ce qui ne l’honore pas. Quelqu’un qui a planifié un crime ne peut pas empêcher l’exécution. Il avait la latitude, en tant que Président, de prendre des mesures administratives, d’engager des poursuites, de procéder à des arrestations, parce qu’il avait toute l’armée à sa disposition. Mais ne rien faire prouve que c’est lui qui est organisateur des faits», charge l’avocat.
Me Pépé Antoine Lama, du pool d’avocats de Dadis, soutient que son client «a démontré que les faits articulés contre sa personne ne sont aucunement fondés. Il a aussi démontré que les véritables auteurs des crimes perpétrés au stade sont en bonne partie hors du tribunal. Je pense que si le parquet est sérieux, c’est une piste sur laquelle il peut marcher pour obtenir justice dans cette affaire». L’avocat fait allusion aux anciens Présidents Sékouba Konaté et Alpha Condé, que Dadis qualifie de comploteurs. «Moussa Dadis Camara est victime d’un acharnement. On lui en veut simplement pour avoir été chef de l’Etat, chef suprême des armées. Or, ces titres ne constituent pas en soi une infraction. Donc, il n’y a pas de raison qu’il continue à croupir en prison», ajoute Me Lama.
Même étant malade, renchérit-il, Moussa Dadis voulait en finir avec l’affaire du massacre du 28 septembre. «Il veut définitivement laver son honneur et son intégrité souillées par des accusations fallacieuses», clame Me Pépé Antoine Lama.
Me Lanciné Sylla, avocat d’Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, déclare que Dadis «n’a pas résisté au poids des questions du procureur, pertinent et précis». Il affirme que les déclarations de Claude Pivi (coaccusé), consignées dans son procès-verbal d’audition, indiquent que Moussa Thiégboro Camara «était au stade sur instruction du Président Moussa Dadis Camara. Il a déclaré cela à plusieurs reprises. Moussa Kéïta, le secrétaire permanent du Conseil national du développement et de la démocratie (CNDD), a déclaré la même chose dans son procès-verbal de déposition ».
Avec Le Lynx

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