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Lettre ouverte d’un parfait crétin à l’élite omnisciente

Lettre ouverte d’un parfait crétin à l’élite omnisciente
0 commentaires, 16 - 7 - 2025, by admin

Par Abou Maco
Chers génies autoproclamés,
Recevez mes plus plates reptations rampantes.
Je viens, la bouche pleine de silence et l’ego dans les chaussettes, confesser une chose d’une rare gravité : je suis un légume mal informé. Un navet sociologique. Une endive historique. Un concombre sans mémoire collective. Bref, un spécimen tropicalement inutile.
Je n’ai ni oreilles pour entendre les cris des peuples, ni yeux pour lire les pancartes de l’histoire. Mon cerveau ? Un petit pois. Mon cœur ? Un caillou. Je flotte donc paisiblement dans la nappe tiède de l’ignorance, en laissant les autres pagayer dans le grand fleuve des décisions importantes.
Je ne mérite ni strapontin au Conseil des Illustres, ni tabouret à la table des décisions.
Que voulez-vous que je dise ?
Moi, dont la pensée a la densité d’un nuage de coton ?
Alors je laisse les voix autorisées, les gourous de la pensée prémâchée, les évangélistes du prêt-à-penser, me fabriquer un destin clé en main, avec option désespoir prolongé.
Depuis ma naissance, je n’ai rien appris, sinon à applaudir les erreurs des autres. C’est vous dire mon niveau d’excellence. Et il serait franchement indécent de ma part de me mêler aux conversations des têtes bien pleines, quand la mienne résonne comme un tambour crevé.
Car enfin, ces stratèges du néant, ces fabricants de lendemains ratés, savent exactement ce qu’il ne faut pas faire, et s’empressent de le refaire chaque décennie avec passion. Depuis nos glorieuses indépendances (louées soient-elles !), ils ont pris les commandes de notre avenir comme on prend le volant d’un bus sans freins. Et leurs rejetons, clonés au formol de la suffisance, poursuivent l’œuvre avec le même enthousiasme que des pyromanes dans une réserve de kérosène.
Résultat ? Un voyage circulaire en première classe, direction le point de départ, sans escale, ni perspective.
Pardonnez donc mon existence. À force d’être gouverné par des génies, j’ai fini par devenir un imbécile. Mais peut-être est-ce là le projet. Pauvre Afrique !

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