Ali Bongo, Alpha Condé, Mohamed Bazoum, fortunes diverses

En résidence surveillée depuis sa chute en août 2023, l'ex-président gabonais a trouvé refuge en Angola. Qu'en-est-il d'autres dirigeants renversés ?
L'ancien président gabonais qui était en résidence surveillée à Libreville depuis le coup d'Etat d'août 2023 l'ayant renversé, est arrivé vendredi en Angola avec son épouse et son fils.
La libération d’Ali Bongo Ondimba survient deux semaines après la levée par l’Union africaine, des sanctions qu’elle avait prise à l’encontre du Gabon, après le coup d’Etat d'août 2023 et quelques jours seulement après la visite à Libreville du président angolais Joao Lourenço, également président en exercice de l’Union africaine.
Pour Jonathan Ndoutoume Ngom, géopoliticien et enseignant chercheur à l'université Omar Bongo de Libreville, la balle était plutôt dans le camp de l’ancien président.
"Le président de transition avait décidé de permettre à Ali Bongo d'être libre de tous ses mouvements et d'aller poursuivre ses soins et sa convalescence dans le pays de son choix. Ali Bongo avait exigé avant de quitter le Gabon, que son fils et son épouse soient libérés. Ce sont eux qui avaient été emprisonnés pour des faits de corruption."
Besoin de justice
Ali Bongo avait été victime d'un AVC en octobre 2018 lors d'une visite en Arabie saoudite, suscitant des spéculations sur sa santé. Sa libération passe cependant mal chez certains Gabonais qui auraient voulu que lui, son fils Noureddin et son épouse Sylvia, rendent compte de certains faits qui leur sont reprochés.
La population gabonaise ne cache pas son malaise face à la libération de Sylvia et Noureddin Bongo étant entendu qu'ils avaient été mis en détention pour malversations. La justice est mise à mal par ces départs.
"La population est surprise d'apprendre que l'ex-président Ali Bongo a quitté le Gabon avec son fils et son épouse qui avaient été emprisonnés sans qu'aucune poursuite n'ait été engagée, sans qu'aucun procès ne soit organisé. Il va falloir pousser la cohérence jusqu'au bout. Tous ceux qui ont été arrêtés au même moment que Sylvia et Noureddin méritent d'être libérés."
Sur le continent, d’autres anciens dirigeants chassés du pouvoir à l’instar d’Ali Bongo, ont trouvé refuge ailleurs. C’est notamment le cas du guinéen Alpha Condé renversé en septembre 2021 et qui a été autorisé en mai 2022 à aller se faire soigner en Turquie où il s’est installé.
Mohamed Bazoum toujours en détention
Le burkinabé, Blaise Compaoré, a trouvé refuge en Côte d’Ivoire depuis sa chute en octobre 2014. Condamné à perpétuité pour son rôle dans l'assassinat de Thomas Sankara en 1987, il est cependant revenu à Ouagadougou en juillet 2022 sans être inquiété, dans le cadre d’un sommet consacré à l’unité nationale.
Roch Marc Christian Kaboré autre président burkinabè, renversé en janvier 2022, vit à Ouagadougou où il mène une vie des plus discrètes.
En revanche, au Niger, en dépit des pressions de la Cédéao et de l’Union africaine, Mohamed Bazoum est toujours aux mains des militaires qui l’ont renversé en juillet 2023. Alexis Kalambry éditorialiste malien.
" Pour ce qui concerne Mohamed Bazoum, il a été déposé certes mais, on a voulu qu'il écrive sa démission ce qu'il a refusé. Pour éviter que cela soit qualifié de coup d'Etat, on oblige le président à signer sa démission. Au Niger, Mohamed Bazoum a refusé de signer sa démission et se considère toujours comme chef d'Etat. Donc le laisser partir en exil ce serait très compliqué pour le pouvoir en place puisque ce serait comme un chef d'Etat en exil."
Quant à Mohamed Ould Abdelaziz, ancien président mauritanien, il a écopé le mercredi dernier, de 15 ans de prison ferme en appel pour enrichissement illicite", "trafic d'influence" ou "blanchiment".
DW
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