Par Abou Maco

Maintenant pour le Niger, comme l'a si bien indiqué un professeur, fin observateur de la scène politique nigérienne, "il va falloir réinventer les outils de son développement par une révolution des mentalités qui soient en phase avec les attentes légitimes du peuple". Les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger ont mis en avant, comme au Mali et au Burkina, la lutte contre l'insécurité consécutive au terrorisme, le combat contre la mauvaise gouvernance, la corruption et les détournements de deniers publics.

Sur le second point, Mohamed Bazoum et son mentor Mahamadou Issoufou sont attendus de pied ferme par la Justice pour éclaircir plusieurs contrats léonins passés avec certaines sociétés occidentales, la France en première ligne, afin de s'accaparer des riches gisements du pays, notamment l'uranium et le pétrole.

Ainsi s'annonce l'un des plus gros scandales financiers du continent de ces 10 dernières années.

En effet, ce que plusieurs Nigériens même ignorent, c'est que le pays possède également du Californium (en image) qui vaut plus que l'or ou le pétrole. Cette richesse minière est mise en "jachère" par les puissances occidentales comme naguère elles le faisaient en Guinée avec le Simandou.

Mais tenez-vous bien, en dehors des hydrocarbures (dans Filingué), de l'uranium, des kimberlites (gisements primaires du diamant), du fer dans l'Ader Doutchi (extrême Ouest du Niger), il y a surtout et également au Niger un vaste gisement unique au monde de rhodium très recherché dans l’automobile pour sa capacité à limiter la pollution, et est considéré aujourd'hui comme le métal "le plus cher du monde".

Selon les spécialistes, le rhodium est aussi utilisé en chimie et en joaillerie (27 mille dollars l'once). Il est dès lors loisible de comprendre l'entêtement de pays comme la France à rester dans la zone sahélienne malgré plusieurs manifestations des populations nigeriennes pour exiger le départ de l'armée française du pays, censée être là pour lutter contre les terroristes qui en réalité sécurisent "ses" gisements miniers. Car, comme par hasard, le terrorisme ne sévit que dans des parties du territoire qui regorgent d'importantes matières premières.

Aussi, en premier point du communiqué des militaires qui ont pris le pouvoir, la lutte contre les terroristes devrait s'accentuer, et revoir principalement les accords avec les puissances occidentales qui justifient leur présence sur le sol nigérien. Dans ce cadre, le Niger, le Mali et le Burkina sont condamnés à sceller une alliance dynamique contre le terrorisme qui sévit dans le grand Sahel et qui impacte la vie des populations des trois frontières. Ça sera cela ou périr...

Dans tous les cas, pour la jeunesse patriotique africaine, la crédibilité des nouvelles autorités nigeriennes dépendra du départ ou non de l'imposante base militaire française implantée au Niger. Jouer au caméléon équilibriste ne sera nullement en faveur des nouveaux dirigeants.

Et alors dans ce cas, piètre consolation :

ils ne peuvent pas être pires que Bazoum et Issoufou !