Selon l’ONU, l’eau en bouteille n’est pas toujours plus saine que celle du robinet

L’organisation a passé au crible un marché très polluant qui explose, avec environ 600 milliards de bouteilles vendues en 2021. Selon plusieurs études, ce produit de «luxe» est parfois soumis à moins de tests sanitaires que l’eau du robinet.
L’eau en bouteille serait-elle une parfaite illustration de l’absurdité du monde actuel ?
Ce produit de luxe qui pollue, creuse les inégalités et freine, voire empêche, les investissements dans les réseaux publics d’eau potable, n’offre même pas la garantie d’une bonne qualité. Voici en substance la conclusion d’un rapport de l’ONU publié ce jeudi, qui synthétise des travaux et données sur l’industrie mondiale de l’eau en bouteille.
Le marché explose. En cinquante ans, l’eau embouteillée est devenue «un secteur économique majeur», l’un de ceux qui croissent le plus vite au monde, avec un bond de 73% entre 2010 et 2020. En 2021, il était estimé à près de 270 milliards de dollars, pour 350 milliards de litres vendus.
Et les ventes devraient encore doubler d’ici 2030, pour atteindre 500 milliards de dollars. Chaque minute, il s’écoule aujourd’hui dans le monde plus d’un million de litres d’eau en bouteille. En volume, l’eau traitée (par exemple par chloration) provenant de réseaux d’eau publics ou d’eaux de surface représente près de la moitié du marché (47%), devant l’eau minérale (33%) et l’eau dite «naturelle» (20%).
Les Etats-Unis constituent le plus gros marché (avec environ 64 milliards de dollars de ventes), devant la Chine (45 milliards de dollars) et l’Indonésie (22 milliards de dollars), ces trois pays représentant près de la moitié du marché mondial. En Europe, le plus gros marché est l’Allemagne. Les plus assoiffés d’eau en bouteille sont les habitants de Singapour ( ... )
Source: Libération
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