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Événements du 28 septembre 2009: le tord de l’excès !

Événements du 28 septembre 2009: le tord de l’excès !
0 commentaires, 8 - 1 - 2023, by admin

Par Abou Maco
En vérité, le pouvoir est comme un oiseau qui fait le choix de se poser sur un grand arbre. Si la cohabitation entre l’oiseau et son nouvel habitat se passe bien, l’arbre peut s’attirer les faveurs et les distinctions de son environnement au regard du beau plumage et des chants apaisants de l’oiseau.
Malheureusement, si l’arbre, au regard de son nouveau statut, oublie sa fonction première, il peut s’attirer les foudres de son environnement. Et l’oiseau, effrayé, peut finir par s’envoler vers des cieux plus apaisés.
Selon la frustration induite, l’arbre peut être abandonné a son sort naturel, ou alors purement et simplement coupé pour servir de bois de chauffe. Un destin délicat, influencé par un oiseau qui n’était que de passage.
Plus on s’enfonce dans ce procès retentissant dit du "massacre du 28 septembre", plus j’ai de la peine pour le bouillant caitaine Moussa Dadis Camara, jadis homme fort du pays, réduit aujourd’hui à la simple expression d’un homme pris dans la nasse de la justice d’un pays qui veut exorciser ses démons.
Au regard de ses incohérences et de son manque de lucidité, on se demande comment un homme pareil a pu être à la tête de son pays, 11 mois durant. Il dit, se dédit, s’énerve, menace, refuse de répondre quand une question le met en difficulté, s’offusque quand on évoque sa volonté manifeste (catalyseur de la grogne de l’opposition politique) d’ôter le treillis afin de pouvoir se présenter aux élections, veut fixer les règles du jeu et comment on devrait lui poser les questions. Il semble même, des fois, vouloir apprendre aux hommes de droit, leur boulot.
On pourrait se demander si cette ambivalence n’était pas le fait des séquelles de cette tentative d’assassinat ratée dont il a fait l’objet. Mais quand on a connu l’homme pendant son court passage à la tête de son pays, on a une idée de son tempérament de feu et de son état d’esprit.
Dans ce procès, il n’est au courant de rien, n’a donné d’ordres à personne, n’a appris les viols que sur les médias comme un citoyen lambda, n’a pas une idée claire du nombre de victimes. Il ne sait plus s’il a décrété un deuil national ou pas, ne sait pas si la question de ce massacre a été abordée en Conseil des ministres ou pas parce que lui avait un Premier ministre tellement compétent qu’il n’avait pas besoin de prendre part aux Conseils des ministres. Mais dans la même foulée, il crie au complot des leaders politiques, charge son ministre de la Défense et son aide de camp.
Tout porte à croire qu’il était au pouvoir, mais ne dirigeait rien.
En fin de compte, il n’a rien fait pour empêcher la survenue du drame, rien fait pour atténuer l’effet du drame en mettant aux arrêts les probables instigateurs, mais manque de tempérance pour masquer sa naïveté. Tout le monde est responsable sauf lui, le chef de l’Etat de l’époque, commandant en chef des forces armées, premier magistrat du pays.
Il semble être le seul à ne pas savoir à quel point chacune de ses prises de parole l’enfonce davantage dans les sables mouvants de ce procès. Il semble vivre dans la nostalgie d’une aura devenue blafarde et sans influence.
Le pouvoir est comme un œuf. Quand on ne veut pas se salir avec, on le tient avec beaucoup de précautions.

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