Présidentielle du 28 décembre : des premiers résultats confirment la large avance de Doumbouya
Malgré l’appel au boycott de l’opposition, le taux de participation s’élève à 85 %, selon la directrice générale des élections. Celui-ci était considéré comme le principal enjeu du scrutin en l’absence d’opposants d’envergure.
Le chef de la junte, favori du scrutin, arrive largement en tête dans les communes de la circonscription de Conakry comme Kaloum, Matam, Sonfonia et Ratoma. Il obtient des scores dépassant souvent 80 %, selon les résultats lus sur la télévision publique RTG par la directrice générale des élections, Djenabou Touré.
Mamadi Doumbouya garde un écart similaire en sa faveur dans plusieurs autres zones, notamment à Coyah, une ville près de Conakry, et en province, en particulier à Boffa et Fria (Ouest), Gaoual (Nord-Ouest), Koundara et Labé (Nord) et Nzérékoré (Sud-Est).
Une « mascarade électorale », selon le FNDC
L’opposition, dont les ténors ont été écartés du scrutin, avait appelé à boycotter ce scrutin, organisé plus de quatre ans après le coup d’État de septembre 2021 qui a renversé le président Alpha Condé. Malgré tout, l’élection a enregistré, selon Djenabou Touré, un taux de participation de 85 %. Celui-ci était considéré comme le principal enjeu du scrutin en l’absence d’opposants d’envergure.
Un mouvement citoyen qui réclame le retour des civils au pouvoir a remis en cause cette forte participation. « Une immense majorité de Guinéens a choisi de boycotter la mascarade électorale », a indiqué le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) dans un communiqué publié le 29 décembre. Les Guinéens ont « refusé de s’associer à ce simulacre de scrutin », dit le FNDC, sans toutefois donner de chiffre.
Dispositif sécuritaire maintenu
Un candidat, Abdoulaye Yéro Baldé, a dénoncé de « graves irrégularités » dues notamment, selon lui, à l’accès refusé à ses représentants dans des commissions de centralisation des votes et à un « bourrage d’urnes » dans des zones. Un autre candidat, Faya Millimono, a dénoncé un « brigandage électoral » lié, selon lui, à des influences exercées sur des votants et à un « bourrage d’urnes », dans un communiqué aussi publié le 29 décembre.
Dans une déclaration délivrée le 29 décembre sur la télévision publique RTG, le chef de la gendarmerie, le général Balla Samoura, a appelé les forces de sécurité à maintenir le même dispositif de sécurité déployé au jour du vote. « J’invite toutes les forces de défense et de sécurité à maintenir leur présence, avec un niveau élevé de vigilance et de réactivité, jusqu’à la clôture définitive de l’ensemble des opérations électorales », a-t-il dit, soulignant qu’ « aucun incident majeur n’a été noté » le jour du scrutin.
Dans la capitale, des engins blindés et d’autres véhicules des forces de sécurité étaient encore visibles au lendemain du vote dans certains carrefours et points de la ville, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Une voie pavée par la nouvelle Constitution
La vie avait toutefois repris son cours normal à Conakry, les principaux marchés de la ville ainsi que les services publics avaient rouvert, tandis que les gens vaquaient tranquillement à leurs occupations.
Fin septembre, les Guinéens ont approuvé une nouvelle Constitution lors d’un référendum que l’opposition avait appelé à boycotter mais où la participation s’est officiellement élevée à 91 %. La nouvelle Constitution, qui autorise les membres de la junte à se présenter aux élections, a ouvert la voie à une candidature de Mamadi Doumbouya. Elle a également porté de cinq à sept ans la durée du mandat présidentiel, renouvelable une fois.
(Avec AFP)

0 Commentaires
Publiez le 1er commentaire pour cet article !