Après avoir perdu son permis d’exploitation, la société basée aux Émirats arabes unis lance une procédure d’arbitrage contre Conakry auprès du Centre international pour le règlement des différents relatifs aux investissements (Cirdi). Elle réclame quelque 28,9 milliards de dollars à l’État guinéen.
La société minière Axis International a engagé une procédure d’arbitrage à l’encontre de l’État de Guinée, après la perte du permis d’exploitation de sa mine de bauxite en mai dernier, a-t-elle annoncé ce 29 décembre dans un communiqué.
Ces derniers mois, la junte au pouvoir en Guinée, dirigée par le général Doumbouya, a retiré leurs permis d’exploitation à des dizaines de sociétés étrangères et locales implantées dans le pays et actives dans la bauxite, l’or, le fer ou encore le diamant, dans ce qui s’apparente à une opération d’assainissement du secteur.
Le processus a été lancé en mai dernier quand le gouvernement a annoncé retirer à des dizaines de sociétés leurs « permis de recherche » ainsi que des permis « d’exploitation de carrières » à travers des arrêtés gouvernementaux lus à la télévision nationale.
Échec des multiples tentatives de règlement amiable
Le site au centre du différend est exploité par Axis Minerals Resources, détenue à 85 % par Axis International de l’homme d’affaires indien Pankaj Oswal, le reste du capital étant aux mains de l’État guinéen.
Axis, qui revendique exploiter la « deuxième plus grande mine de bauxite en activité du pays, dont les réserves prouvées s’élèvent à plus de 800 millions de tonnes », réclame 28,9 milliards de dollars à la Guinée dans une procédure déposée auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), une organisation de la Banque mondiale basée à Washington.
Axis International a déposé cette demande d’arbitrage après de multiples tentatives de règlement amiable ignorées par le gouvernement de Conakry », indique le communiqué de presse.
Basée aux Émirats arabes unis, Axis affirme exploiter la mine de bauxite depuis 2020, contestant le fait que la mine soit non opérationnelle ou sous-exploitée comme cela lui est reproché.
Simandou en grande pompe
Le général Doumbouya, arrivé au pouvoir par la force après avoir renversé en septembre 2021 le président civil Alpha Condé, a fait de l’exploitation des ressources minières l’une de ses priorités.
Son gouvernement a lancé en grande pompe en novembre l’exploitation du gisement de fer de Simandou, l’un des plus importants au monde et qui devrait générer d’importants revenus. La Guinée est l’un des premiers producteurs mondiaux de bauxite, minerai utilisé pour la production d’aluminium. Elle possède aussi des gisements de fer, de diamants, d’or et d’uranium. Mais les retombées de leur exploitation sont inéquitables, profitant largement aux compagnies et peu à la population.
Les experts invoquent l’insuffisance des investissements dans le développement d’un tissu économique local, le manque d’infrastructures de base comme les routes mais aussi une corruption endémique ou encore les lacunes des textes en vigueur.
(Avec AFP)