Où se trouve la convention du projet Simandou ?
Par Souleymane Souza Konaté
Lors de son dernier meeting à Paris, un événement qui continue de nourrir les discussions et d’occuper le débat public, le Président de l’UFDG, El Hadj Cellou Dalein Diallo, a relayé l’inquiétude légitime des Guinéens concernant l’opacité totale qui entoure les documents contractuels du projet Simandou.
Face à cette interrogation nationale, les réponses des autorités ont été pour le moins surréalistes. Le Premier ministre Bah Oury a justifié la rétention d’information par un prétendu impératif de “secret défense”, allant jusqu’à comparer la convention du Simandou à un code nucléaire, donc interdite de divulgation. De son côté, le ministre directeur de cabinet, Djiba Diakité, avait défendu cette omerta en invoquant le volume et la complexité d’une documentation qui, selon lui, “s’étendrait sur 14 km”.
Et voilà que s’invite dans le débat l’ancien Premier ministre Kabinet Komara. Bien qu’il ne soit pas la voix la plus autorisée, même s’il tente de s’identifier au régime actuel, il affirme que le FMI et la Banque mondiale auraient déjà obtenu la fameuse convention. Les Guinéens, eux, continuent d’attendre.
À quand le tour du peuple de Guinée, premier concerné par ce projet ?
En vérité, Kabinet Komara, en plus de tenter de sauver la face des autorités de la transition, cherche surtout à se racheter auprès d’elles. Depuis qu’il a exprimé ce qu’il pensait réellement du programme-phare du CNRD, il est visiblement tombé en disgrâce. Il n’a plus la cote des premières heures. Il n’est plus non plus le bienvenu au Palais Mohamed V où, malgré toutes ses sollicitations, il n’a jamais été reçu, vu ni entendu.
Ayant déplu au pouvoir sans l’avoir voulu ni cherché, au point d’être recadré publiquement par le ministre secrétaire général de la Présidence, Général Amara Camara, Kabinet Komara s’emploie désormais à multiplier les gages, espérant mettre fin à son bannissement. L’homme, habitué à l’antichambre des palais, semble particulièrement attiré par le pouvoir kaki, plus accessible selon lui qu’une élite avertie qui connaît pourtant les parcours et les moralités au-delà des apparences.
Qu’à cela ne tienne ! Un document publié vaut mieux que des discours de diversion, Monsieur Komara. Les Guinéens n’attendent qu’une chose : voir enfin la convention du Simandou.

0 Commentaires
Publiez le 1er commentaire pour cet article !