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Guinée : l’heure de vérité pour la transition

Guinée : l’heure de vérité pour la transition
0 commentaires, 27 - 10 - 2025, by admin

Par Abdourahamane Condé
Une attente lourde de sens. À quelques semaines de la présidentielle du 28 décembre 2025, la Guinée retient son souffle.
Une seule question domine toutes les conversations : le général Mamadi Doumbouya sera-t-il candidat ? Ce n’est pas un simple choix personnel, c’est une décision qui pourrait redessiner le paysage politique, et dire beaucoup de ce que la transition aura vraiment représenté.
Une transition entre espoir et fatigue
Depuis le coup d’État de 2021, la Guinée vit une période à part. Les premiers mois, il faut le reconnaître, avaient fait naître un véritable espoir. On parlait de rupture, de refondation, d’un nouveau départ pour l’État. Mais avec le temps, la ferveur s’est atténuée. Les promesses se sont heurtées à la lenteur des réformes et dans les discussions, une inquiétude revient souvent : la transition ne va-t-elle pas s’éterniser ?
Une question dans toutes les bouches
À Conakry comme à Kankan, sur les marchés ou dans les taxis, une seule interrogation : le général va-t-il franchir le pas ?
Cette question en apparence simple en cache une autre, bien plus profonde. Celle de la légitimité du processus tout entier. Car si celui qui incarne la transition décide d’être candidat, beaucoup y verront une contradiction.
Un dilemme politique et moral
Le général Doumbouya est face à un dilemme rare. S’il renonce à se présenter, il marquera l’histoire en prouvant qu’un militaire peut organiser son propre retrait. Mais s’il choisit la voie de la candidature, il devra assumer le poids symbolique d’un pouvoir qui se prolonge. Ce n’est pas une décision facile entre devoir d’État et tentation de poursuivre, la ligne est mince.
Une société partagée
La société guinéenne est divisée. Certains voient dans une éventuelle candidature la garantie d’une stabilité et d’une continuité des réformes. D’autres, au contraire, y perçoivent une trahison de l’esprit de la transition. Et puis, il y a la majorité silencieuse, celle qui observe, écoute, pèse les mots, sans toujours dire ce qu’elle pense, mais consciente que cette décision pèsera lourd sur l’avenir du pays.
Des partis en attente
Les formations politiques, elles, semblent figées. Les alliances se font et se défont, souvent au rythme des rumeurs et l’opposition hésite, la mouvance retient son souffle. L’espace politique est suspendu et Tout le monde attend le signal du général comme si la vie publique entière dépendait de cette seule annonce.
Le regard du monde
À l’international, les yeux sont tournés vers Conakry : la CEDEAO parle de dialogue et les partenaires étrangers rappellent les engagements pris : retour à l’ordre constitutionnel, élections crédibles, institutions fortes.
La candidature du général serait évaluée à l’aune de la transparence du scrutin. La liberté de la presse, l’égalité des chances, la neutralité de l’administration. C’est là que tout se jouera.
Une décision au poids symbolique
Quelle que soit l’issue, cette décision aura valeur de symbole si le général choisit de se retirer, il enverra un message fort : celui d’un homme d’État soucieux de l’institution avant lui-même. Mais s’il choisit de se présenter, il devra convaincre que cette ambition ne contredit pas l’esprit de la transition. Ce sera un exercice d’équilibre, à la fois politique et moral.
Trois chemins possibles
Le premier : un retrait, qui consoliderait la crédibilité du processus et renforcerait la démocratie.
Le second : une candidature assumée, dans un cadre ouvert et
Le troisième : une prolongation tacite de la transition, plus floue, plus risquée. Chacune de ces options comportent des risques, mais aussi des opportunités.
Une épreuve pour la Guinée
En réalité, ce moment dépasse les personnes. Il touche à quelque chose de plus profond : la capacité du pays à construire une culture politique solide, fondée sur des institutions durables.
La décision du général Doumbouya ne dira pas seulement ce qu’il veut faire, mais elle dira aussi ce que la Guinée veut devenir.
Une tension féconde
Dans les quartiers comme dans les cercles d’affaires, dans les universités comme dans les mosquées, tout le monde attend. Chacun avec son opinion, ses espoirs, ses doutes. Cette attente, lourde, parfois pesante, est aussi une chance. Car elle montre que les Guinéens s’intéressent à la vie publique, qu’ils veulent comprendre, juger, participer. C’est le signe d’une maturité politique qui grandit, malgré les incertitudes.
Un rendez-vous avec l’histoire
Les semaines à venir seront décisives, le général Doumbouya le sait, mais le pays aussi. Dans sa décision se jouera peut-être la possibilité, enfin, de tourner la page des transitions inachevées. Et d’écrire une nouvelle ère, où le pouvoir ne se confond plus avec le destin personnel de celui qui l’exerce. La Guinée retient son souffle, mais derrière cette attente, il y a une espérance : celle d’un pays qui veut croire en lui-même.

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