Retrouvez en temps réel et en continu des infos inédites sur le site phare de la Guinée

De “Bamba n’fari Alpha” à “Bamba n’fari Doumbouya”, la constance dans la culture du culte du chef

De “Bamba n’fari Alpha” à “Bamba n’fari Doumbouya”, la constance dans la culture du culte du chef
0 commentaires, 25 - 10 - 2025, by admin

Par Abdoulaye Sanakara
Le samedi 18 octobre 2025 à Conakry, avec à leur tête, celle que l’on surnomme "la fermière", Fatoumata Camara, une ancienne inconditionnelle du Président déchu Alpha Condé, un groupe de femmes a organisé une marche du Palais du Peuple au Palais Mohammed V pour exhorter le Général Mamadi Doumbouya à se présenter à l’élection présidentielle du 28 décembre prochain.
Le refrain entonné en boucle par ces militantes enthousiastes ne laissait aucune équivoque : « A bamba n’fari, Doumbouya bamba n’fari an Sékhoutouréya », autrement dit, « Nous porterons au dos le Général Mamadi jusqu’à Sékhoutouréya ».
Curieusement, le même cortège, toujours conduit par la même Fatoumata Camara, avait défilé en 2020 pour réclamer, ou plutôt implorer, un troisième mandat en faveur du Professeur Alpha Condé. À cette époque, comme en 2010 lors de la première présidentielle post-transition, les mêmes voix féminines reprenaient à l’unisson la chanson de l’artiste Bras Cassé : « A bamba n’fari, Alpha bamba n’fari an Sékhoutouréya ».
Et effectivement, Alpha Condé avait bien atteint Sékhoutouréya qu'il occupait d'ailleurs déjà… mais il n’y a pas fait long feu, le 5 septembre 2021 est passé par là, emportant avec lui son trône et ses certitudes.
Aujourd’hui, les plus fervents défenseurs d’hier ont retourné leur veste avec une souplesse remarquable et ne jurent plus que par Mamadi Doumbouya. La fidélité politique, sous nos tropiques, a apparemment une durée de vie aussi brève qu’une ondée passagère. On en vient même à se demander qui demeure encore derrière Alpha Condé, hormis deux blogueurs exilés aux États-Unis qui continuent, envers et contre tout, à prêcher dans le désert numérique.
Depuis son exil, l’ancien président a désormais tout le loisir d’observer la complexité de la nature humaine, celle qui enseigne qu’en politique, nul n’est indispensable. Ainsi va la politique sous nos latitudes, les chants changent de nom, mais la mélodie reste la même. Alors, qui veut parier que le 28 décembre 2025 Doumbouya sera effectivement "bamba n’fari" jusqu'à Sékhoutouréya ? Car, à celui qui est au pouvoir, tout le chœur et le cœur !

0 Commentaires

Publiez le 1er commentaire pour cet article !

Laisser un commentaire

Votre email ne sera pas mis en ligne. Les champs avec un * sont obligatoires.
ENVOYER