Par Aziz Diallo
Le discours solennel de Cellou Dalein Diallo, appelant ses militants et tous les citoyens attachés à la démocratie à boycotter le référendum constitutionnel du 21 septembre, marque un tournant historique. Ce geste courageux fragilise la légitimité du scrutin et expose les contradictions d’un pouvoir qui se prétend au-dessus du peuple.
Le 21 septembre, la Guinée aurait dû voter une nouvelle constitution. Mais face à l’exclusion des principaux partis politiques, l’exil de leurs leaders et l’absence de consensus, ce scrutin se transforme en simple mascarade. C’est dans ce contexte que Cellou Dalein Diallo s’est adressé au peuple, avec une clarté et une fermeté qui n’ont laissé personne indifférent. Il a appelé à l’abstention, invitant chaque citoyen épris de paix et de principes démocratiques à ne pas cautionner un processus vide de sens.
Ce discours n’est pas seulement un appel au boycott. Il est le révélateur d’une vérité que la junte tente de masquer : le référendum ne possède aucune légitimité. La parole de Cellou Dalein montre que le peuple ne se laissera pas manipuler. En refusant de voter, les citoyens deviennent acteurs d’une résistance pacifique, rappelant à la junte que la légitimité ne se décrète pas, elle se conquiert.
Les conséquences pour le CNRD sont immédiates et lourdes. La junte, qui cherchait à imposer sa vision par la contrainte, se retrouve désormais isolée : le boycott massif annoncé par les forces vives du pays expose le caractère factice d’un processus prétendument démocratique. L’image d’un pouvoir fort s’effrite, tandis que la communauté internationale observe avec scepticisme et inquiétude.
Comment reconnaître une constitution comme légitime lorsque ses principaux acteurs sont exclus et que les leaders historiques appellent à l’abstention ?
Mais cette rupture de légitimité a aussi un effet mobilisateur. Le discours de Cellou Dalein renforce la cohésion de l’opposition, galvanise les citoyens et rappelle à la junte que la force seule ne suffira pas à tenir le pays sous contrôle. Chaque voix qui s’abstient est un signal clair : la souveraineté appartient au peuple, et toute tentative de l’ignorer est condamnée à l’échec.
Au lendemain du référendum, le général Doumbouya et le CNRD auront un choix décisif : persister dans l’illusion et l’imposture, ou ouvrir un dialogue réel et inclusif avec les forces politiques majeures, en particulier Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo. La Guinée peut encore retrouver un chemin de légitimité et de stabilité, mais il faudra écouter la voix du peuple, incarnée par Cellou Dalein.
Le silence des urnes parlera plus fort que la mascarade du 21 septembre. Car quand Cellou Dalein parle, le peuple répond, et la junte vacille.
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