Quand le peuple devient figurant dans le théâtre politique

Par Abou Maco
Trop souvent, les mobilisations citoyennes sont détournées, transformées en simple décor d'apparat où s'entrelacent les jeux de pouvoir, les ambitions personnelles et les intérêts privés. Dans ce théâtre où les illusions se parent de vertus démocratiques, les véritables aspirations du peuple — dignité, justice, écoute — s'effacent devant les stratégies de communication, les calculs d’image et les manœuvres de contrôle.
Comme l’aurait rappelé George Orwell : « Le discours politique donne aux mensonges l’accent de la vérité. » Ainsi, le geste démocratique de descendre dans la rue, censé porter une voix collective et sincère, se mue trop souvent en masque, en un simple courant d’air habillé de solidarité factice.
Mais dans ce jeu de dupes où les leaders manipulent les espoirs pour mieux servir leurs desseins, le grand perdant reste invariablement le peuple, sacrifié à l’autel des ambitions politiques.
À force d’instrumentaliser la colère et l’espoir des foules, le risque est grand que le citoyen, lassé d’être trahi, ne croie plus ni en la parole publique, ni au discours politique, ni en la possibilité d’un changement réel. Et c’est alors la démocratie elle-même qui vacille, faute d’acteurs sincères et de projets authentiques pour le bien commun.
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