Par Ibrahima Jair Kéïta

Mais, a y réfléchir ça me semble pas une nouvelle qui rassure les esprits avertis.

Il ne devrait pas y avoir autant de communication sur la commande et l’arrivée des nouveaux billets. Cela devrait rester confidentiel à la BCRG.

Le public devrait en être agréablement surpris aux guichets des banques primaires. Ce serait un pas vers la confiance. À mon avis, la communication de la BCRG devrait porter sur des sujets plus rassurants, relatifs à nos performances macro-économiques.

En voulant rassurer le public, elle a largement communiqué sur la commande et sur l’arrivée de nouveaux billets de banque. Cela pourrait donner un sentiment qui susciterait l’effet inverse parce que l’on ne commande pas les billets de banque comme le commerçant reconstitue son stock.

À mon avis, la solution au problème de liquidité qui est à l’origine de la crise, se trouve ailleurs : la thésaurisation, conséquence du manque de confiance entre épargnants et système bancaire. La restauration de la confiance entre les épargnants et le système bancaire devrait être notre cheval de bataille.

Étant donné qu'ils sont incontournables dans la circulation des billets de banque, il me semble nécessaire de travailler à leur sensibilisation sur les risques de la thésaurisation et l’utilité de la bancarisation.

Ce travail devrait relever de la compétence des banques primaires à travers l’APB (Association Professionnelle des Banques) et l’APIM (Association Professionnelle des Microfinances), avec l’appui de la BCRG.

Avant d'arriver aux transactions électroniques, il faudrait absolument rétablir la confiance entre les épargnants (principalement les commerçants) et les banques primaires. Que les opérations de versement et surtout de retrait se fassent de manière fluide. Que l’accès aux devises (pour les opérations avec les fournisseurs étrangers) se fassent dans les plus brefs délais. Que l’accès aux crédits se fasse de manière simplifiée et transparente. Que les taux d’intérêt soient motivants.

Tout cela demande de la pédagogie que les banques primaires et les microfinances doivent s’approprier, à travers l’APB et l’APIM.

Malheureusement, sauf erreur de ma part, il n’y a jamais eu un programme de communication de ce genre à l’endroit des commerçants et des autres épargnants. Chaque banque fait sa propre publicité. Il n'y a pas cette forme de communication visant l’information, la sensibilisation et la motivation des épargnants.

Le grand marché de Madina a tendance à disposer dans ses coffres plus de billets de notre monnaie et plus de devises étrangères que nos banques. Cette pratique est la conséquence du manque de confiance en nos institutions bancaires.

Si nous n’identifions pas nos problèmes à la racine, nous ne pourrons pas trouver les meilleurs remèdes. En général, les Guinéens les plus riches ne sont pas allés à l'école. Forts de leurs fortunes, ils sont souvent méfiants, surtout lorsqu'ils rencontrent des obstacles dans leurs transactions avec les banques.

De ce qui précède, je pense que le dialogue est nécessaire entre les Commerçants et le système bancaire. Pour prévenir le risque de crise de liquidité, je pense que la vraie solution est à ce niveau.

Il serait souhaitable par ailleurs que la BCRG nous débarrasse des vieux billets de banque, source de certaines maladies. Nous serions fiers d’avoir entre nos mains des billets propres. C'est aussi un aspect de la confiance du citoyen Lamda en sa monnaie nationale. Au delà des théories économiques, c’est ce que m’inspire le sens pragmatique.

C'est juste ce que je crois. Vivement la restauration de la confiance en notre FRANC GUINEEN, notre fierté nationale.