Par Abou Maco

Historiquement, les partis politiques guinéens ont souvent commis l’erreur de sous-estimer les capacités politiques des militaires. Pourtant, l’expérience prouve que ces derniers, une fois aux commandes, n’ont guère de mal à déjouer les pronostics et à asseoir leur pouvoir. Le cas emblématique du Général Lansana Conté en est une illustration éclatante : à la tête de la Guinée de 1984 à 2008, il remporta sans discontinuer toutes les élections présidentielles multipartites entre 1993 et 2003, jusqu’à sa mort en exercice.

Aujourd’hui encore, l’opposition guinéenne, que feu Jean-Marie Doré qualifiait — non sans lucidité — de "plus bête d’Afrique", semble prisonnière de ses contradictions internes, alors même qu’un événement politique d’ampleur se dessine sous ses yeux. Peut-on être à ce point aveugle ou naïf ? Ou assiste-t-on, une fois encore, à cette tragédie bien guinéenne où l’incapacité à anticiper le réel ouvre grand la voie à ceux qui savent, eux, manœuvrer les vents de l’histoire ?