Par Abou Maco

Ce chantier ambitieux avance à un rythme remarquable et mérite d’être salué avec enthousiasme. Moderniser les infrastructures de la RTG 1 et 2, des Radios rurales, de l’Agence Guinéenne de Presse, et du quotidien Horoya est un pas important vers une amélioration des conditions de travail et de production dans ces structures publiques souvent négligées.

Cependant, il serait judicieux de rappeler au ministre qu’il est à la tête de l’ensemble des médias en Guinée, et non uniquement des organes relevant de l’État. La presse privée, qu’elle soit écrite ou audiovisuelle, constitue une composante essentielle de l’écosystème médiatique national. Elle joue un rôle fondamental dans l’information, le débat public, et la consolidation de la démocratie. Ignorer cette partie importante, c’est risquer de créer un déséquilibre qui pourrait limiter l’impact global des réformes engagées.

Si Fana Soumah étendait son ambition et sa vision au-delà des médias publics pour inclure les acteurs privés, cela marquerait un tournant décisif. Un appui concret – qu’il s’agisse de formations, d’aides matérielles, ou de subventions ciblées avec les mêmes partenaires que ceux du public – permettrait à la presse privée d’élever ses standards, de diversifier son offre, et d’améliorer ses conditions de production. Ce serait une initiative gagnante à tous les niveaux, bénéfique pour les journalistes, les citoyens, et l’image d’un ministère soucieux d’inclusion.

En somme, le travail accompli jusqu’ici est louable, mais pour qu’il soit pleinement "de bien et de bien fait", il faut élargir cette dynamique au secteur privé. Une presse guinéenne forte, moderne et équilibrée repose sur l’attention portée aux deux piliers du paysage médiatique : le public et le privé. À Fana Soumah de relever ce défi pour inscrire son action dans une vision véritablement globale et pérenne.