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Où va la Guinée ? ( Tribune )

Où va la Guinée ? ( Tribune )
0 commentaires, 8 - 12 - 2023, by admin

Avec Dr Abdoulaye Bah
En Afrique, nous accusons souvent l’Occident d’être responsable du manque de bonne gouvernance qui caractérise notre continent.
Cependant, à regarder de près l’histoire du demi-siècle depuis la vague des Indépendances en Afrique, nous pouvons certainement trouver les raisons substantielles d’une partie de nos échecs dans la conduite de nos élites politiques et militaires.
Les données de la mauvaise gestion de nos pays sont au grand jour, visible par tout observateur neutre. Je pense que des vestiges de la colonisation, le plus grand fléau qui nous a été légué par les colons est d’avoir érigé des armées, copiées sur le modèle Européen, en Afrique.
Dans le continent africain, être militaire est plus important qu’être médecin, sage-femme, infirmière, avocat, ingénieur, enseignant, agriculteur ou professeur. Sur les coups d’État réussis ou ratés depuis 1950 jusqu’en l’an 2000 dans le monde entier, l’Afrique est en première place avec 44%, suivie de l’Amérique Latine à 30%, (le tableau ci-dessous ne reflète pas les tentatives récentes en Guinée, au Mali, au Burkina Faso, au Soudan, au Niger, au Tchad, au Zimbabwe, en Guinée-Bissau, Sierra-Leone et Madagascar pour ne citer que cela), selon les données de Jonathan Powell et Clayton Thyne.
Un grand nombre des conditions normalement associées aux coups d’État est présent en Afrique, explique Jonathan Powell. « Les coups d’État sont de plus en plus limités aux pays les plus pauvres du monde, et la récente vague de coups d’État s’inscrit dans ce contexte », ajoute-t-il. Une autre raison, à mon avis, est liée au fait que nos armées constituent les seules institutions structurées et qu’elles détiennent le monopole absolu de l’utilisation de la force. Les évènements en cours en Guinée illustrent ce point de vue. Ce qui m’amène à poser la question pour ma pauvre Guinée.
Où va tu mon cher pays ?
Quo Vadis, Guinée ?

  1. Nous continuons à glisser inexorablement dans l’abysse. Depuis le vaillant effort de nos parents et leur détermination à être maîtres de leur destin, nous continuons à jeter par-dessus bord le sacrifice consenti par les Guinéennes et Guinéens qui ont voté massivement pour l’Indépendance. Nous dévorons nos meilleurs enfants, comme la mère sorcière. Nous refusons de faire face à la réalité de notre pauvre pays qui tire le diable par la queue.
Allons-nous avoir le courage de nous regarder en face ?
De reconnaître notre échec collectif ?
La pauvreté endémique qui affecte notre pays ?
Une Guinée qui est dotée de toutes les immenses ressources naturelles et humaines qui est au bas de l’échelle dans la sous-région selon tous les indices économiques et politiques ?
A un an de la fin de la transition, nous continuons à faire la chasse aux sorcières.
Allons-nous sérieusement continuer à vilipender certaines de nos communautés ?
Sacrifier l ‘avenir de nos enfants ?
Détruire le peu que nos voisins de quartier à Kagbelen, Coyah, Nabaya ou Yomou ont pu accomplir par leur effort herculéen de travailler assidument, honnêtement et guidé par leur foi divine ?
Nous pouvons faire mieux que ça ! Changeons nos positions rigides. Mettons-nous à l’écoute de notre réalité désuète. Notre pays mérite mieux. Le CNRD doit ouvrir la porte pour toutes les composantes de la nation, pour écouter et entendre nos compatriotes qui confrontent des difficultés quotidiennes de faire face à leur responsabilités de mères et pères de famille.
Au lieu de nous acharner contre la presse et essayer de limiter l’accès à l’information, nous devrions plutôt ouvrir et élargir le cercle et ajouter les participants à notre conversation Nationale. Le pays en a besoin. Notre réussite collective en dépend. La Guinée avant tout.
Le CNRD doit changer de conduite pendant qu’il est encore temps. Aux États Unis il y a une expression du service national de la météo qui conseille aux usagers de la route de « Turn Around Don’t Drown » (TADD). Littéralement traduit : « Fais demi-tour, ne te noie pas ». Pour le CNRD, la Révolution mentale, c’est maintenant, persister autrement nous conduira encore dans la jungle où la raison du plus armé est la meilleure. Cette démarche ne sera pas salvatrice pour notre nation.
Comme le disait mon maître en troisième année de l’école primaire, Monsieur Oumar Sy : « A bon entendeur, Salut ! »
Pour unie Guinée et Prospère.
Prêt à Servir pas se Servir !
Dr Abdoulaye Bah
Professeur d’Université aux États Unis, Ret.
Ancien chef de Chaire du Département des Sciences Sociales et Comportementales
Directeur, Centre pour la santé Comportementale et la Résilience
Université de Lincoln
Jefferson City, Missouri USA
Columbia, MO USA


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