Il n’y a pas d’alternative à l’alternative ( Tribune )
Par Souleymane Souza Konaté
Nous venons de vivre, dans certains pays, une expérience récente où l’élection présidentielle était bien plus ouverte que ne le sera jamais celle annoncée dans notre pays.
Cette expérience devrait tempérer les ardeurs de ceux qui croient qu’il suffit de remplacer un candidat par un autre, de présenter des candidatures dites de substitution, ou encore de se contenter de la « grand-mère à défaut de la mère », pour espérer battre un pouvoir en place dans un scrutin où les véritables ténors sont absents.
Ceux qui ont tenté ce pari, qu’ils pensaient habile et adapté à une situation inédite, ont tous fini par mordre la poussière. Et cela, dans des contextes pourtant plus favorables que le nôtre, où les intentions du pouvoir en place ne laissent aujourd’hui aucune ambiguïté. Ce pouvoir ne cherche même plus à sauver les apparences et déploie tous les moyens pour se maintenir. Malgré cela, certains veulent encore faire croire au miracle d’une victoire possible de « candidats de fortune », sous le seul prétexte qu’ils seraient adossés à la légitimité supposée des grands partis politiques.
Ainsi donc, certains voudraient bâtir leur bonheur sur le malheur des autres. D’aucuns cherchent à profiter du vide créé pour se frayer un chemin et atteindre des objectifs purement personnels. Ils n’ont jamais soutenu le combat noble des autres, ni dénoncé les injustices et les brimades infligées aux partis politiques et aux leaders les plus représentatifs et légitimes du pays. On ne les a jamais vus ni entendus quand le combat était difficile. Ils ont préféré ne pas déplaire aux autorités, en se taisant face aux abus et dérives du pouvoir.
Aujourd’hui, les mêmes aspirent à devenir Président de la République et s’attendent au ralliement automatique de tous, sous prétexte qu’ils seraient capables de « laver les affronts » subis par les démocrates, de « venger les offenses » des uns et des autres, et d’assurer, par procuration, la victoire de chacun. Rien que ça !
Mais tout comme il n’y a pas de mariage forcé, il ne peut y avoir d’alliance contre nature, ni de soutien fondé sur l’émotion ou sur des calculs douteux. Le Président de l’UFDG a toujours affirmé être un homme endurci par les épreuves et les trahisons. Désormais, il juge chacun sur pièces et n’agira qu’en cohérence avec les attentes de sa base et les aspirations profondes du peuple de Guinée. Aucune motivation irrationnelle ne le détournera de ses principes, encore moins la tentation d’une compromission ou d’un marché de dupes.
Il a un passé commun avec nombre d’acteurs politiques et une expérience personnelle avec la plupart de ceux qui ne le sollicitent aujourd’hui que pour servir leur propre cause. Ces expériences lui ont laissé des leçons précieuses. S’il garde le silence, ce n’est pas qu’il oublie : il observe, il retient.
Dans la poursuite de son objectif, il ne s’écartera jamais des exigences de ses valeurs, n’oubliera pas les batailles passées, et ne s’engagera pas dans des jeux troubles qui trahiraient la mémoire des martyrs de la démocratie. La politique doit rester un combat noble. Comme le disait Jean Jaurès : « C’est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source. »
Est-ce en acceptant le parjure et en adoubant ceux qui s’y prêtent ouvertement que l’on peut espérer construire un avenir meilleur ?
Pour l’UFDG et son Président, droits dans leurs bottes, ce n’est ni une option ni une solution. El Hadj Cellou Dalein Diallo reste confiant dans la victoire du camp majoritaire des démocrates et patriotes, qui placent en lui leur espoir et le considèrent comme l’homme de la situation — à la fois l’alternative et le véritable porte-flambeau.
Chacun a désormais choisi son camp, même s’il n’y a pas de véritable choix entre le vice et la vertu. Qu’à cela ne tienne : on ne s’improvise pas leader, on ne s’impose pas candidat, et l’on ne se fabrique pas un destin présidentiel du jour au lendemain.

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