Berlines, villas, pensions… Le Sri Lanka met fin aux privilèges des anciens présidents

La Cour suprême a levé mardi le dernier obstacle juridique empêchant d’expulser les anciens présidents de leurs magnifiques villas.
Halte aux privilèges des ex-présidents. La Cour suprême du Sri Lanka a levé mardi le dernier obstacle juridique empêchant d’expulser les anciens présidents de leurs somptueuses demeures et de les priver de leurs berlines haut de gamme, de leurs gardes du corps et de leurs pensions.
Le gouvernement du président Anura Kumara Dissanayake, de gauche, a présenté un projet de loi visant à abroger une loi datant de 1986 qui octroyait des logements luxueux, appartenant à l’État, et de nombreux avantages aux anciens dirigeants et à leurs veuves.
Ce texte législatif s’inscrit dans les efforts de M. Dissanayake, élu il y a un an, pour imposer une cure d’austérité, notamment au plus haut niveau de l’État, après la pire crise économique traversée par l’île en 2022.
Le président du Parlement, Jagath Wickramaratne, a annoncé mardi aux législateurs que la plus haute juridiction du pays avait rejeté les six requêtes déposées contre ce projet de loi. La Cour a statué qu’il « peut être adopté à la majorité simple du Parlement », a déclaré M. Wickramaratne à l’assemblée où le gouvernement dispose d’une majorité des deux tiers.
Plus de 2 millions d’euros d’argent public pour rénover une maison
Cette initiative du gouvernement intervient après le refus de Mahinda Rajapaksa, président de 2005 à 2015, de quitter une résidence luxueuse dans la capitale Colombo. Son parti s’était opposé à ce projet de loi. Mahinda Rajapaksa n’a pas réagi dans un premier temps mais un de ses collaborateurs a déclaré à l’AFP qu’il quitterait probablement cette demeure.
En 2021, alors qu’il était Premier ministre, M. Rajapaksa a dépensé quelque 800 millions de roupies (2,25 millions d’euros) d’argent public pour rénover cette maison, dont la valeur locative mensuelle est estimée à 4,6 millions de roupies, soit plus de 150 fois le plafond officiel.
Deux autres anciens présidents (Chandrika Kumaratunga et Maithripala Sirisena) vivent dans des logements appartenant à l’État dans le quartier diplomatique huppé de Colombo.
Fin 2024, le gouvernement a drastiquement réduit le nombre de forces de sécurité assignées aux anciens dirigeants, une mesure qui, selon les responsables, a permis d’économiser plus de 1,2 milliard de roupies par an. À elle seule, la sécurité des deux frères Rajapaksa a coûté à l’État plus d’un milliard de roupies l’année dernière, selon les chiffres du gouvernement. Les deux hommes ont dirigé le Sri Lanka pendant une décennie jusqu’en 2015, puis à nouveau de novembre 2019 à juillet 2022.
AFP
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