Excision à N' Zérékoré: cinq personnes, dont trois femmes, condamnées à des peines de prison

Le verdict est tombé le jeudi 4 septembre, dans l’affaire Jeannette KOLIE, une fillette de 13 ans enlevée par sa grand-mère paternelle et envoyée dans un camp d’excision le 21 août dernier, à Moata, dans la sous-préfecture de Yalenzou.
Après une semaine d’audiences, les commanditaires de cet acte ont été condamnés à un mois de prison ferme et 2 millions de francs guinéens d’amende. Selon l’inspecteur régional de la Promotion Féminine, Mohamed Mariame Kéita, l’affaire remonte au 21 août 2025. « C’est une fille de 13 ans qui a été enlevée par un groupe de femmes après avoir ouvert un camp d’excision. Et cette fille, après son enlèvement, sa grand-mère maternelle l’a cherchée sans avoir de nouvelles. Et c’est elle qui a attiré l’attention des autorités. Donc aujourd’hui, la fille est alitée à l’hôpital régional de N’zérékoré, à notre charge.Donc avec ce verdict, je pense bien que les auteurs vont procéder à la prise en charge de la fille parce que ce sont eux qui ont commis ce dommage sur elle. Cette audience foraine a été soutenue par l’UNFPA à qui nous remercions très sincèrement», a-t-il expliqué.
Durant une semaine, le procès a mobilisé aussi bien les acteurs judiciaires que les défenseurs des droits humains. À l’issue des débats, les principaux commanditaires dont la grand-mère paternelle ont écopé d’un mois de prison ferme.
Présente à l’audience, la grand-mère maternelle de Jeannette, profondément choquée, demande justice et réparation. « Je demande que ces gens soient non seulement encadrés par des services sociaux pour qu’ils comprennent la gravité de leur acte, mais aussi qu’ils me remboursent tout l’argent que j’ai dépensé pour soigner ma petite-fille après cette barbarie », a-t-elle déclaré, les larmes aux yeux.
De son côté, Me Siba Michel KOLIE, avocat de la défense, s’est dit « satisfait » du verdict. « Mes sentiments sont des sentiments de satisfaction. Je ne m’attendais pas à cette décision, surtout vu la gravité de l’affaire. Le droit a été dit, le juge a été à la hauteur», a-t-il déclaré à la sortie de l’audience.
La justice a été rendue, mais les blessures demeurent. À 13 ans, Jeannette reste marquée par une pratique que la loi interdit, mais qui persiste. Cette affaire rappelle l’urgence de renforcer la prévention, la protection des enfants et l’application stricte des textes en vigueur.
AGP
0 Commentaires
Publiez le 1er commentaire pour cet article !