Préparé depuis plusieurs mois, le premier déplacement du président de la transition guinéenne à Abidjan a été l’occasion d’aborder les futures échéances électorales dans son pays.
Devant les caméras, les deux chefs d’État ont affiché de larges sourires et une complicité assumée. Mardi 17 juin, le général Mamadi Doumbouya s’est rendu en visite officielle en Côte d’Ivoire pour la première fois depuis qu’il a renversé l’ancien président Alpha Condé, en 2021. À Abidjan, aux côtés du président ivoirien Alassane Ouattara, il a fait part de sa « profonde conviction que la stabilité politique est la pierre angulaire de tout développement durable ».
« La stabilité est essentielle pour toutes les nations qui aspirent à grandir et à prospérer », a par ailleurs ajouté le dirigeant guinéen face aux journalistes, saluant au passage le « parcours exceptionnel » de son homologue ivoirien.

Des élections prévues cette année

Lors de ses vœux à la nation, Mamadi Doumbouya avait annoncé que 2025 serait une « année électorale » pour la Guinée. Le référendum constitutionnel aura lieu le 21 septembre prochain et des élections législatives et présidentielle sont attendues en décembre, avait assuré Bah Oury, le chef du gouvernement, en mai à Jeune Afrique. Une direction générale des élections vient également d’être mise en place pour veiller à l’organisation de ces deux échéances.
Plusieurs personnalités proches du pouvoir ont exprimé ces derniers mois leur soutien à une candidature du général Doumbouya, malgré la promesse de ce dernier ne pas se présenter à une future présidentielle.
« Depuis plusieurs mois, la Guinée traverse une étape cruciale de son histoire, a souligné Alassane Ouattara. La Côte d’Ivoire suit évidemment avec un grand intérêt cette évolution, ainsi que les efforts déployés pour retrouver la normalité constitutionnelle. Notre vœu est de voir la Guinée retrouver son luxe d’antan et poursuivre sa marche vers le progrès économique et social ».
Le chef de l’État ivoirien a dit souhaiter des « élections apaisées » dans les deux pays. Le scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire aura lieu en octobre. Si le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a déjà organisé plusieurs meetings pour soutenir une candidature d’Alassane Ouattara, ce dernier ne s’est toujours pas déclaré candidat.

La menace jihadiste dans la région

La situation sécuritaire a également été abordée par les deux dirigeants, alors que les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) et de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) continuent leur progression dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ils tendent désormais à multiplier les attaques dans les pays voisins, notamment côtiers comme le Bénin.
« Nous avons échangé sur cette situation préoccupante dans notre sous-région, […] notamment dans les pays du Sahel et la menace que ceci pose pour les pays côtiers, a ainsi déclaré le président ivoirien. Nous avons décidé de continuer d’apporter une assistance pour permettre aux pays du Sahel de faire face aux besoins humanitaires et sécuritaires ». Ce, malgré les tensions entre Abidjan et les trois membres de l’AES.
(Avec AFP)